Prix déguisés et hausses de tarifs

Le prix de votre abonnement de streaming a changé ? Votre nouveau jeu vidéo vous propose de transformer votre argent en monnaie virtuelle pour progresser dans le jeu ? Les billets de concert pour votre artiste préféré ont augmenté en quelques heures ? Pour savoir si ces pratiques sont légales et si l’on peut contester une hausse des prix, consultez notre FAQ ci-dessous.

Le fournisseur du service de streaming peut décider d’augmenter ses tarifs, mais il doit vous l’annoncer clairement avant d’acter l’augmentation.

Toute modification de prix d’un abonnement doit vous être indiquée à l’avance, dans les délais prévus dans le contrat d’abonnement. De plus, vous devez avoir la possibilité de résilier sans frais si vous n’êtes pas d’accord avec le nouveau tarif.

Regardez toujours la conversion en euros de la monnaie virtuelle utilisée dans le jeu : c’est ce taux de change qui vous permet d’identifier le prix réel de vos achats virtuels.

La monnaie virtuelle dans les jeux vidéo

Dans certains jeux vidéo, vous pouvez acheter des objets virtuels : skins, armes, bonus, diamants... Ces achats se font grâce à une monnaie virtuelle propre à chaque jeu. Il peut s’agir de crédits, de gemmes, de points, etc. C’est ce qu’on appelle les achats intégrés (autrement dit achats in-app).

Cependant, ces monnaies virtuelles masquent souvent la valeur réelle en euros des achats.

En tant que joueur, vous devez en effet convertir votre argent en cette monnaie fictive. Le hic : le “taux de change” entre les deux varie selon les packs proposés. Souvent, le coût unitaire baisse quand vous achetez davantage.

Une conversion difficile entre monnaie virtuelle et monnaie réelle

La compréhension du prix réel de chaque achat intégré n’est pas toujours facile. D’une part, les objets achetés dans le jeu sont affichés uniquement en monnaie virtuelle, sans indication claire en euros. D’autre part, les packs de monnaie virtuelle ne correspondent pas toujours au montant exact nécessaire pour un objet précis. Conséquence : vous devez acheter plusieurs packs pour obtenir cet objet, ce qui génère un solde souvent inutilisable. Et vous incite à racheter un pack de monnaie pour compléter votre solde.

Ces pratiques sont considérées comme trompeuses, car elles jouent sur votre confusion entre argent réel et virtuel. Elles poussent notamment les jeunes joueurs à la dépense.

L’affichage des prix en euros est obligatoire

Le droit de la consommation impose que tout prix soit affiché de manière claire, intelligible et en euros (toutes taxes comprises). Autrement dit, vous devez pouvoir savoir avant de payer combien coûte réellement un objet virtuel dans le jeu. Vous ne devez pas avoir besoin de faire des calculs ni des conversions, même simples.
Selon les autorités européennes et françaises, ne pas afficher le prix réel peut être considéré comme une pratique commerciale trompeuse. C’est alors passible de sanctions.

Quelques conseils pour ne pas vous y méprendre

• Regardez toujours le prix en euros au moment où vous chargez votre portefeuille virtuel. Cela vous aidera à estimer la valeur réelle d’un objet.
• Faites le calcul une fois : combien vaut par exemple 100 unités de monnaie virtuelle dans votre jeu ? Notez-le pour vous y référer.
• Méfiez-vous des petits restes de monnaie virtuelle : ils encouragent souvent à recharger pour « rentabiliser ». Mais en avez-vous vraiment besoin ?
• Surveillez les achats des enfants : vérifiez les paramètres de dépense et activez, si possible, les contrôles parentaux.

Enfin, si vous constatez l’absence d’un affichage clair des prix des achats intégrés en euros, vous pouvez prévenir la répression des fraudes. Les signalements se font sur la plateforme SignalConso.

A noter : l’Europe envisagerait d’encadrer davantage ces achats intégrés dans un règlement européen à venir sur l’équité numérique.

Le prix des billets de concert, compétition sportive, voire d’autres produits ou services (transport, réservation de voyages etc.) peut augmenter rapidement à cause de la tarification dynamique.

Ce système ajuste les prix en fonction de la demande. Plus il y a de personnes intéressées, plus le prix peut grimper.

La pratique de tarification dynamique est davantage répandue dans la billetterie de concerts. Pour un même artiste, le prix d’une place peut passer de 135 euros à 350 euros en seulement quelques minutes. L’idée derrière ce système est de mieux répartir les revenus entre les artistes et les producteurs. De plus, la tarification dynamique est censée décourager la revente de billets à des prix exorbitants sur le marché noir.

Mais pour les fans, cela peut vite devenir frustrant. Plus la demande augmente, plus le prix grimpe, et il devient difficile d’obtenir une place à un tarif raisonnable.

Sur le plan juridique, aucun texte européen n’interdit la tarification dynamique. Mais elle est surveillée pour ses effets sur la concurrence, surtout lorsqu’un acteur domine le marché. Le règlement européen Digital Markets Act encadre les grandes plateformes numériques précisément dans ce but. Le droit de la concurrence pourrait intervenir si une pratique de tarification dynamique était jugée abusive.

Nos conseils :

• Pour éviter de payer trop cher, vous devez décider si vous achetez dès l’ouverture des ventes, ou si vous attendez. La demande peut chuter éventuellement, vous permettant de profiter de meilleurs tarifs. Libre à vous de juger la dynamique selon le type de billets en vente.
• Comparez éventuellement plusieurs plateformes avant d’acheter ou de réserver, mais attention aux pièges en cas d'achats de billets de concert, festival et autres évènements !

A noter : Un changement de prix soudain peut aussi résulter d’une personnalisation des prix.

Vous ne pouvez pas forcément demander à résilier ou réduire le prix de l’abonnement, mais vous pouvez tenter d’invoquer la garantie légale de conformité.

Si votre service d’abonnement payant retire certains contenus ou fonctionnalités, le prix ne diminuera pas pour autant. Cela peut être contrariant si vous êtes encore engagé pour une durée fixe !

Nos conseils :

• Vérifiez votre contrat et ses conditions. Toutefois, la plupart ne prévoit pas de clauses permettant de demander une résiliation anticipée ou une réduction de prix dans ce cas de figure.
• Sinon, faites jouer la garantie légale de conformité. Le contenu supprimé était peut-être la raison principale de votre abonnement. Tentez alors de demander une réduction du prix ou la résiliation immédiate du contrat. Vous n’avez pas besoin de demander au préalable le retour de votre émission, si la plateforme a retiré ce contenu. Précisez bien que la suppression de ce contenu constitue une modification substantielle de l’abonnement. Indiquez au fournisseur que ce contenu était la raison principale de votre souscription au service.

Néanmoins, s’il considère que la suppression est mineure, le service peut refuser votre demande. C’est à lui de démontrer que ce changement n’affecte pas significativement l’abonnement. En pratique, de nombreux services de streaming argumentent toutefois qu’ils continuent à proposer un large choix d’autres contenus dans l’abonnement.