Comment payer en toute sécurité sur Internet ?

Avant de payer en ligne, vérifiez si le site est bien sécurisé. Réfléchissez également aux solutions de paiement proposées par les vendeurs en ligne. Si la sécurité du paiement par carte bancaire a été renforcée par "l'authentification forte du client" imposée par l'Europe, le paiement fractionné, ou "Buy Now Pay Later", qui permet de régler ses achats en 3 fois sans frais, n'est pas sans risques. Enfin, soyez attentifs aux achats que des enfants pourraient faire dans une application ou un jeu en ligne. Toutes les informations sur les paiements en ligne dans cet article.

6 conseils pour payer en toute sécurité sur Internet

  • Avant tout paiement sur Internet, vérifiez la sécurisation du site de paiement avec l'apparition d'un cadenas fermé et du sigle « https » (au lieu de «http»).
  • Ne partagez JAMAIS les chiffres inscrits sur le recto et le verso de votre carte bancaire à un inconnu.
  • Cachez toujours les codes bancaires que vous tapez et ne laissez pas votre carte bancaire à portée de tous.
  • N'enregistrez pas vos coordonnées bancaires sur votre téléphone ou sur votre ordinateur ou sur une plateforme en ligne pour éviter d'avoir à les retaper lors d'un prochain achat. 
  • Ne payez pas sur des sites inconnus qui proposent un prix nettement plus bas que leurs concurrents ou des offres trop alléchantes.
  • En cas d'incident, contactez votre banque pour faire opposition.

Optez pour l'authentification forte !

Pour lutter contre les fraudes et sécuriser les services financiers en ligne, l'Europe impose de vérifier le consentement de l'acheteur avec une "authentification forte du client".

Pour payer en ligne, accèder à sa banque en ligne, valider un virement bancaire ou toutes autres transaction financière en ligne, vous devez prouver votre identité et votre volonté de payer à l'aide de minimum deux de ces différents facteurs d'authentification :

  • entrer un élément dont vous êtes le seul à en avoir connaissance (mot de passe, code secret, question secrète...) ;
  • utiliser un appareil que vous possédez (SMS reçu sur son téléphone, code à scanner sur la page internet avec un appareil connecté...) ;
  • prouver votre identité par un élément qui vous caractérise : empreinte digitale, reconnaissance rétinienne, faciale ou vocale ou tout autre empreinte biométrique...

En cas de paiement en ligne sur un site sans authentification forte, c'est au cybercommerçant ou à son prestataire de services de paiement de vous rembourser les sommes débitées sans votre accord.

L'authentification forte n'est pas obligatoire pour :

  • Les paiements de moins de 30€ (50€ pour les paiements sans contact) ;
  • Les paiements composés de 5 transactions successives maximum ou si le montant cumulé ne dépasse pas 100€ (150€ pour un paiement sans contact) ;
  • Les paiements vers un bénéficiaire inscrit sur une "liste de confiance" (la banque pouvant refuser de placer un bénéficiaire sur cette liste en fonction de son analyse des risques) ;
  • Les transactions entre 30 et 500€ à faible risques, c'est-à-dire si le taux de fraude calculé par la banque du bénéficiaire ou de l’émetteur est en dessous d’un certain seuil ( jusqu'à 120 différentes informations (facture, nom des produits achetés, adresse IP de l'ordinateur à partir duquel la commande a été passée, périphérique utilisé...) pourront être analysées pour évaluer le risque de cette transaction) ;
  • Les paiements à partir d’un automate comme les péages ou les parkings.

Les risques du paiement fractionné ou "Buy Now, Pay Later"

De plus en plus de vendeurs en ligne vous proposent de régler en plusieurs fois vos achats. Pour cela, ils confient la gestion du paiement des commandes à des établissements financiers intermédiaires, français ou étrangers.

Le principe est simple : l’intermédiaire règle immédiatement le prix de votre commande au vendeur, moyennant une commission, et se charge ensuite de récupérer l’argent, en plusieurs fois, sur le compte lié à votre carte bancaire.

Une solution gagnante pour le vendeur en ligne, qui peut également rapporter gros à l’intermédiaire de paiement. Car bien que similaire à un crédit à la consommation, le paiement fractionné n’est pas soumis à ses règles protectrices. Ainsi, votre solvabilité n’est pas contrôlée avant la commande et les pénalités de retard, en cas de défaut de paiement, ne sont pas plafonnées. Il existe donc un fort risque de surendettement, notamment si vos revenus sont faibles.

De nouvelles règles d'ici fin 2026

Pour protéger les consommateurs des risques des paiements différés, l’Europe a souhaité réviser la directive relative au crédit à la consommation. Elle a adopté le 9 octobre 2023 une nouvelle directive qui devra être transposée dans les Etats membres avant l'automne 2026. Cette directive prévoit notamment que : 

  • Les consommateurs seront mieux informés sur le coût réel du crédit ;
  • Les prêteurs devront évaluer la solvabilité des consommateurs, c’est-à-dire leur capacité à rembourser le crédit souscrit ;
  • Les consommateurs bénéficieront d'un droit de rétractation, leur permettant de changer d’avis pendant les 14 premiers jours pour tout crédit, même au faible montant.

Conseils avant de choisir le paiement en 3 fois sans frais

  • Renseignez-vous sur l’intermédiaire de paiement et les frais appliqués en cas de défaut de paiement avant de souscrire cette option.
  • Sachez  que seul le vendeur en ligne est responsable en cas de problème sur la commande. Pas l’intermédiaire qui perçoit l’argent. Contactez-le en cas de non livraison ou non remboursement après votre rétractation.
  • Si aucune solution n'est trouvée avec le vendeur, contactez l’intermédiaire qui gère le paiement de la commande et peut-être également son remboursement.
  • Si aucune solution n’est trouvée avec le vendeur ou l’intermédiaire de paiement, tentez une procédure de chargeback auprès de votre banque pour obtenir le remboursement des sommes versées.
  • Contactez-nous  si le vendeur est basé dans un autre pays de l’UE, en Islande ou en Norvège pour une dernière tentative amiable.

Achat non autorisé d'un enfant dans une application ou un jeu en ligne : que faire ?

Si votre enfant en jouant à un jeu sur votre mobile, a acheté des accessoires ou des pouvoirs pour son personnage avec votre carte bancaire enregistrée dans l'application, il ne sera pas facile d'annuler l'achat et d'obtenir le remboursement.

En France, l'achat d'un mineur est valide s'il est considéré comme un acte de la vie courante

En France, le principe est que tout achat d'un mineur de moins de 16 ans doit être autorisé par un parent. Mais si cet achat est raisonnable par rapport à la situation financière du mineur, conforme à ses habitudes quotidiennes ou habituel pour les enfants de son âge, il pourra être considéré comme "un acte de la vie courante" et ne pourra pas être contesté par les parents. 

Exemples d'achats de mineurs pouvant être considérés comme un acte de la vie courante : 

  • Achat par un adolescent d'une danse pour son personnage dans un jeu en ligne
  • Achat par un adolescent de musiques sur une plateforme en ligne (ex : Apple Music, YouTube Music….)

Exemples d'achats de mineurs contestables :

  • Achat de monnaie virtuelle ou de paris sportifs en ligne par un enfant.
  • Achat d'un accessoire pour son personnage réalisé par un enfant de 3 ans sur le téléphone de ses parents.

Bonnes pratiques en Europe

En Autriche, tout achat effectué par un enfant de moins de 7 ans n'est pas valide. De 7 ans à 18 ans, tout achat dont le prix engagé est supérieur à l’argent dont il dispose, peut être contesté par ses parents s'ils n'ont pas donné leur accord.

En Allemagne, les enfants de moins de 7 ans ne peuvent pas librement faire des achats. Au-delà, ils ne peuvent dépenser leur argent de poche que pour des achats pour lesquels ils ont obtenu l’accord parental.

En Irlande, les mineurs peuvent légalement faire des achats de "première nécessité" (vêtements, nourriture…). Pour les autres achats, c'est au cas par cas, leur validité dépendra de leurs bénéfices pour l'enfant.

    Que faire pour tenter d’obtenir le remboursement d'un achat effectué par un enfant ?

    • Faites jouer ldroit de rétractation de 14 joursMais si le service ou le bien virtuel acheté est immédiatement disponible et utilisé, il ne sera pas possible d’invoquer un droit de rétractation. L’unique recours pour les parents sera de demander la nullité du contrat.  Vérifiez dans les conditions générales de vente si le vendeur autorise la rétractation spécifiquement pour l’achat effectué par votre enfant.
    • Contactez le site pour essayer de trouver une solution à l’amiable. Contactez une association de consommateurs ou un service de médiation pour vous aider dans vos démarches. Si le site est basé dans un autre pays de l’UE, en Islande ou en Norvège, n’hésitez pas à nous contacter.
    • Si vos démarches amiables échouent, saisissez le tribunal compétent. Mais les chances de votre recours dépendront de l'interprétation du juge sur l'achat réalisé par votre enfant.

    Comment protéger son enfant d'un achat dans une application ou dans un jeu en ligne ?

    • N'enregistrez pas vos coordonnées bancaires sur votre téléphone ou sur votre ordinateur ou sur une console de jeux ou encore sur une plateforme en ligne. Même si cela vous évite d'avoir à les retaper lors d'un prochain achat, cela facilite le paiement d'achats que vous ne souhaitez pas.
    • Contactez votre banque afin de voir les possibilités offertes pour obliger l’authentification forte pour tout paiement.
    • Surveillez votre historique bancaire ou l’historique des transactions effectuées via votre opérateur de téléphonie. 
    • Surveillez l’historique des achats effectués sur une plateforme ou une console à laquelle votre enfant a accès.
    • Dans la plateforme sur laquelle le jeu ou l'application est mise à disposition (Play Store, App Store, Microsoft Store etc.) ou dans les options de l'intermédiaire de paiement (Google Pay, PayPal, Amazon Pay etc…)., cochez les cases empêchant le paiement automatique avec le moyen de paiement préenregistré. 
    • Si votre enfant utilise son propre téléphone ou tablette ou dispose de son propre compte utilisateur, activez le contrôle parental mis à votre disposition par l’exploitant du service.

    Dans un jeu vidéo, votre enfant peut être tenté d'"ouvrir" une "loot box" ("coffre à butin"). Cet objet virtuel, généralement présenté sous forme de coffre, offre au joueur des améliorations dans le jeu (nouvelles fonctionnalités...) ou des options (produit cosmétiques pour son personnage). Attention ! Cette "loot box" peut être gratuite mais elle est souvent payante !

    Si en France, aucune réglementation n’encadre la vente des lootbox, les Pays-Bas et la Belgique l'ont par exemple interdite. Au niveau européen, le Parlement européen a rendu une étude en juillet 2020 au sujet des lootbox et appelle à créer un cadre légal européen distinct des jeux d’argent classiques et protecteur des mineurs.

    Financé par l'Union européenne. Les points de vue et les opinions exprimés n'engagent toutefois que leur(s) auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement ceux de l'Union européenne ou du Conseil européen de l'innovation et de l'Agence exécutive pour les petites et moyennes entreprises (EISMEA). Ni l'Union européenne ni l'autorité subventionnaire ne peuvent en être tenues pour responsables.